Français

Le monde sans fin
Le monde sans fin
Jancovici – Blain (BD)
La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l’impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d’humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l’énergie et du changement climatique au coeur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ?), écologiques et sociétaux. Ce témoignage éclairé s’avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivants, notamment celui de la transition énergétique. Christophe Blain se place dans le rôle du candide, à la façon de son livre « En cuisine avec Alain Passard » et de « Quai d’Orsay » signé avec l’expertise d’un coauteur : un pavé de 120 pages indispensable pour mieux comprendre notre monde, tout simplement !
La fille de la déesse de la lune
La fille de la déesse de la lune
Sue Lynn Tan (Pour Jeunesse)
Xingyin est la fille de la gardienne de la Lune, captive de sa mission impériale depuis qu’elle a volé un élixir d’immortalité qui lui était interdit. La jeune fille a donc grandi dans la solitude et le secret: son existence ne doit arriver aux oreilles de l’Empereur céleste sous aucun prétexte. Jusqu’au jour où ses pouvoirs magiques la trahissent…
Elle est alors contrainte de fuir la Lune, laissant sa mère derrière elle, se promettant de revenir la sauver dès qu’elle pourra. Elle rejoint le Royaume céleste, où elle rencontre le fils de l’Empereur, qui la forme au tir à l’arc. Un étrange force magnétique semble la pousser vers le jeune homme, Prince et donc fils de son ennemi… Mais Xingyin ne peut pas perdre des yeux sa mission. Elle décide de rejoindre l’Armée céleste auprès du mystérieux et imprévisible capitaine Wenzhi. Au cours de sa quête, entre terre et cieux, pour sauver l’honneur de sa famille, Yingyin croisera créatures légendaires et ennemis machiavéliques – et parfois insoupçonnés…
Nox : 1. Ici-Bas
Nox : 1. Ici-Bas
Yves Grevet (Pour Jeunesse)
Une ville basse enveloppée d’un brouillard opaque – la nox -, plingée dans l’obscurité.
Des hommes contraints de marcher ou de pédaler sans cesse pour produire de la lumière.
Une société codifiée, régentée par une milice toute-puissante.
Des amis d’enfance qui s’engagent dans des camps adverses.
Un héros qui se bat pour épouser celle qu’il aime.
Une jeune fill qui vit dans la lumière, prête à tout pour retrouver la femme qui l’a élevée.
Nox : 2. Ailleurs
Nox : 2. Ailleurs
Yves Grevet (Pour Jeunesse)
Un héros condamné aux travaux forcés dans la forêt pourrissante, dont nul n’a jamais pu s’échapper.
Une jeune fille enceinte qui attend le retour du garçon qu’elle aime et se voit proposer un effroyable marché.
Deux amis devenus ennemis, à qui il a manqué le temps de s’expliquer.
Une adolescente de la ville haute qui devient agent double contre son gré.
Des personnages qui se croisent sans toujours se reconnaître et, tout au bout du chemin, l’espoir d’une vie meilleure…
l’Attraction des astres
l’Attraction des astres
Phil Stamper (Pour Jeunesse)
À 17 ans, Cal est un influenceur à succès. Près d’un demi-million de followers scrutent attentivement le moindre de ses faits et gestes. Et sa popularité s’amplifie encore lorsque son père, un célèbre astronaute, est choisi pour effectuer la première mission qui ira sur Mars.
Toute la famille doit alors déménager de New York à Houston, au Texas. Pour Cal, c’est un déchirement. Il quitte ses amis, ses petites habitudes et se retrouve à devoir vivre en cercle fermé dans un village réservé aux familles d’astronautes.
Jusqu’au jour où il fait connaissance de Leon, un autre “Astrokid” de son âge, sensible et mystérieux. Rapidement, les deux garçons se rendent compte qu’ils veulent être plus que des amis. Mais au centre de la pression médiatique, il est bien difficile de laisser un premier amour naître et s’épanouir…
Panorama
Panorama
Lilia Hassaine (Adultes)
Hélène, ex-commissaire de police, reprend du service pour retrouver un couple et leur petit garçon, Milo. Elle rencontre les dernières personnes à avoir été en contact avec eux. Depuis que la France a basculé dans l’ère de la Transparence, ces hommes et ces femmes vivent dans un monde harmonieux, libéré du mal, où chacun évolue sous le regard protecteur de ses voisins. Mais au cours de son enquête, Hélène va dévoiler une vérité aussi surprenante que terrifiante.
À travers cette contre-utopie, c’est le monde d’aujourd’hui que l’auteur interroge. Ce roman haletant montre des êtres en proie à leurs pulsions et à leurs fêlures derrière leur apparente perfection.
La propagandiste
La propagandiste
Cécile Desprairies (Adultes)
Dans le Paris des Trente Glorieuses, une enfant assiste aux réunions des femmes de la famille organisées au domicile de sa mère, Lucie, dans un immeuble haussmannien. On parle chiffon et on s’échange les potins du jour. L’ambiance est joyeuse. Plus agitée, aussi, quand il s’agit d’évoquer, à mots voilés, le passé de Lucie, ce grand amour qu’elle aurait connu, pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de se remarier.
Qui est Lucie? Qu’a-t-elle fait précisément, avant?
De fil en aiguille, perçant les mensonges et les non-dits de cette mère énigmatique, l’enfant, devenue adulte et historienne de profession, met à nu la part d’ombre de Lucie et de toute une partie de sa famille. Les masques tombent, et l’histoire de cette femme, collaboratrice zélée, en France, sous l’Occupation, se révèle en plein, à l’image d’un passé collectif dont on n’a, aujourd’hui encore, pas fini de faire l’inventaire. La Propagandiste jette un regard sans concession sur la France de la collaboration et son empreinte sur notre mémoire collective.
La prochaine fois que tu mordras la poussière
La prochaine fois que tu mordras la poussière
Panayotis Pascot (Adultes)
“Ce livre me fait peur. Le processus a été douloureux. Mon père nous a annoncé qu’il n’allait pas tarder à mourir et je me suis mis à écrire- Trois années au peigne fin, mes relations, mes pensées paranoïaques, mon rapport étrange à lui, crachés sur le papier. Je mes suis donné pour but de le tuer avant qu’il ne meure. C’est l’histoire de quelqu’un qui cherche à tuer. Soi, ou le père, finalement ça revient au même.”
Panayotis Pascot s’attaque d’une plume tranchante et moderne à trois thématiques qu’il tisse pour composer un récit autobiographique aussi acide qu’ultralucide. La relation au père, l’acceptation de son homosexualité et la dépression s’enchevêtrent ici dans un violent passage à l’âge adulte. Mais la lumière en sort toujours, d’un regard, d’une façon d’observer le quotidien avec autant de tendresse er d’humour que de clairvoyance.
La vie étonnante d’Ellis Spencer
La vie étonnante d’Ellis Spencer
Justine Augier (Pour Jeunesse)
Dans ce futur-là, en pays de Naol, le doute et le rêve sont interdits. L’hyperactivité est un impératif absolu. Les enfants y grandissent équipés d’une puce électronique sous-cutanée contrôlant leur état de santé et leurs moindres gestes. Aussi, la trop discrète et chétive Ellis Spencer est un grand sujet d’inquiétude pour ses parents. Placée à l’Académie du Succès, une école censée la remettre dans le rang, elle découvre qu’elle n’est pas seule à être marginale… Un roman alliant suspense et anticipation.
Whitesand
Whitesand
Lionel Salaün (Adultes)
À l’orée des années soixante-dix dans le Sud de l’Etat du Mississippi, un homme d’une trentaine d’années débarque à Huntsville au volant d’une Mustang dont le bruit déglingué aiguise la curiosité des badauds. Repérant un garage, Ray Harper y conduit sont automobile dans l’espoir d’une réparation rapide et peu coûteuse, mais son allure de beau gosse et sa politesse naturelle ne trouvent d’autre accueil en ces lieux que celui réservé aux étrangers. D’un calme remarquable, il ne répond pas au mépris, comprend qu’il n’a d’autre choix que de rester sur place un moment, chercher un boulot et repartir après avoir acheté une nouvelle auto. Se liant d’amitié avec la serveuse du bar principal, Ray va trouver une chambre et du travail, d’abord en ville puis plus longuement chez les frères Ackerman, propriétaires avec leur mère du domaine de Whitesand. Ainsi s’offre à Ray la possibilité d’approcher cette famille dont le passé résonne dramatiquement avec le sien…
Lionel Salaün choisit le Mississippi, ses saisons aux fulgurances terrifiantes, ses bourgs paumés étouffés d’ennui et de renoncement, pour faire le portrait d’une humanité divisée. Il éclaire avec empathie des personnages au visage grimaçant de haine, de souffrance ou baigné de bonté, donne à voir l’opacité de leurs mémoires pour peu à peu dévoiler l’énigme et la source de leur histoire commune. l’Amérique stigmatisée par un lourd passé d’injustice sociale et raciale est ici comme en écho ou en miroir aux danger qui infestent aujourd’hui l’Europe.
Ceux qui partent
Ceux qui partent
Jeanne Benameur (Adultes)
Tout ce que l’exil fissure peut ouvrir de nouveaux chemins. En cette année 1910, sur Ellis Island, aux portes de New York, ils sont une poignée à l’éprouver, chacun au creux de sa langue encore, comme dans le premier vêtement du monde.
Il y a Donato et sa fille Emilia, les lettrés italiens, Gabor, l’homme qui veut fuir son clan, Esther, l’arménienne épargnée qui rêve d’inventer les nouvelles tenues des libres Américaines.
Retenus un jour et une nuit sur Ellis Island, les voilà confrontés à l’épreuve de l’attente. Ensemble. Leurs routes se mêlent, se dénouent ou se lient. Mais tout dans ce temps suspendu prend une intensité qui marquera leur vie entière.
Face à eux, André Jonsson, New-Yorkais, père islandais, mère fière d’une ascendance qui remonte aux premiers pionniers. Dans l’objectif de son appareil, ce jeune photographe amateur tente de capter ce qui lui échappe depuis toujours, ce qui le relierait à ses ancêtres, émigrants eux aussi. Quelque chose que sa famille riche et oublieuse n’aborde jamais.
L’exil comme l’accueil exigent de la vaillance. Ceux qui partent et ceux de New York n’en manquent pas. A chacun dans cette ronde nocturne, ce tourbillon d’énergie et de sensualité, de tenter de trouver la forme de son exil, d’inventer dans son corps les fondations de son nouveau pays. Et si la nuit était une langue, la seule langue universelle ?
La caverne des idées
La caverne des idées
José Carlos Somoza (Adultes)
Un éphèbe est retrouvé mort dans les rues d’Athènes. Son ancien mentor à l’Académie sollicite les services d’un fin limier : Héraclès Pontor, le Déchiffreur d’Énigmes. Le philosophe platonicien et cet Hercule Poirot à l’antique s’emploient avec passion à trouver la Vérité et, accessoirement, le coupable. Car la joute philosophique se superpose à l’investigation policière, tandis que les crimes s’enchaînent.
L’histoire de ces crimes est aussi l’histoire d’un manuscrit qu’un traducteur retranscrit sous nos yeux, l’annotant inlassablement en pensant l’éclairer, ignorant que son destin de personnage est d’établir la revanche de la littérature sur la philosophie, de démontrer que seule la fiction contient toutes les vérités du monde.
Chavirer
La caverne des idées
Lola Lafon (Jeunes Adultes et Adultes)
1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d’obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c’est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d’autres collégiennes.
2019. Un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins à celles qui ont été victimes de la Fondation.
Devenue danseuse, notamment sur les plateaux de Drucker dans les années 1990, Cléo comprend qu’un passé qui ne passe pas est revenu la chercher, et qu’il est temps d’affronter son double fardeau de victime et de coupable.
Chavirer suit les diverses étapes du destin de Cléo à travers le regard de ceux qui l’ont connue tandis que son personnage se diffracte et se recompose à l’envi, à l’image de nos identités mutantes et des mystères qui les gouvernent.
Revisitant les systèmes de prédation à l’aune de la fracture sociale et raciale, Lola Lafon propose ici une ardente méditation sur les impasses du pardon, tout en rendant hommage au monde de la variété populaire où le sourire est contractuel et les faux cils obligatoires, entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs.